Dans sa décision, le Conseil constitutionnel distingue entre les produits destinés à être mis sur le marché en France ou en dehors de France. S’agissant de l’importation et de la mise sur le marché national, le Conseil estime que « le législateur a porté à la liberté d’entreprendre une atteinte qui n’est pas manifestement disproportionnée au regard de l’objectif de protection de la santé qu’il a poursuivi ». Toutefois, ayant relevé que la commercialisation de conditionnements comportant du bisphénol A destinés à entrer en contact direct avec des denrées alimentaires est autorisée dans de nombreux pays, le Conseil estime qu’en interdisant la fabrication de ces produits en France et leur exportation, « le législateur a apporté à la liberté d’entreprendre des restrictions qui ne sont pas en lien avec l’objectif poursuivi ».
Le Conseil constitutionnel juge dès lors que les mots « la fabrication » et « l’exportation » figurant à l’article 1er de la loi n°2010-729 du 30 juin 2010 sont contraires à la Constitution. En conséquence, seule la suspension de l’importation et de la mise sur le marché français des conditionnements comportant du Bisphénol A destinés à entrer en contact avec des denrées alimentaires demeure en vigueur.
Décision n°2015-480 QPC du 17 septembre 2015 – Association Plastics Europe