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Pour rappel, à la suite d’un premier examen du secteur vétérinaire en septembre 2023, l’Autorité britannique de la concurrence et des marchés (CMA) a ouvert au mois de mars 2024 une enquête sur le marché vétérinaire, axée notamment sur la concentration grandissante de ce marché entre les mains des chaînes de cliniques.

Les principales préoccupations identifiées par la CMA concernent le fait que :

  • les consommateurs peuvent ne pas disposer des informations suffisantes, notamment sur les prix, leur permettant de choisir le meilleur cabinet vétérinaire ou le traitement le plus adapté à leur animal ;
  • la concentration des marchés locaux, due en partie à la consolidation du secteur, peut entraîner un amoindrissement de la concurrence dans certaines régions.

La CMA constate notamment la forte progression du nombre de cabinets vétérinaires appartenant à des grands groupes (60% aujourd’hui contre seulement 10% en 2013) ;

  • les grands groupes intégrés peuvent être incités à agir de manière à réduire le choix dont dispose les consommateurs, notamment quant à l’accès à certains traitements, et à affaiblir la concurrence ;
  • enfin, la CMA indique que les propriétaires d’animaux peuvent payer trop cher pour des médicaments ou des ordonnances et ne sont pas suffisamment informés sur la possibilité d’acheter leurs médicaments ailleurs que chez le vétérinaire.

A cela s’ajoutent les craintes de la CMA concernant le fait que le cadre réglementaire soit obsolète et pourrait ne plus être adapté. La principale réglementation du secteur date en effet de 1966, avant que des non-vétérinaires ne puissant posséder des cabinets vétérinaires. Elle concerne par ailleurs uniquement les praticiens individuels et non les cabinets vétérinaires en tant qu’entreprises.

La première consultation lancée par la CMA dans le cadre de cette enquête s’est terminée le 11 avril dernier.

La CMA étudie actuellement les avis recueillis des différents acteurs du secteur.

Aucune date limite n’est annoncée par la CMA pour rendre sa décision.

Néanmoins, les effets de cette enquête se sont fait déjà sentir sur le marché.

Selon des informations fournies par des avocats spécialisés en droit de la concurrence et des banquiers du secteur à Mergermarket qui les rapporte, les regroupements d’entreprises et la consolidation du secteur seraient depuis lors suspendus en raison de l’évaluation de la réglementation en cours.  

La CMA étant en mesure d’ordonner des désinvestissements et des cessions à titre de mesures correctives, l’incertitude pesant sur le secteur et le risque induit par la conclusion d’une opération d’acquisition dans ce contexte semblent trop importants pour les opérateurs.

Premier Veterinary Group serait le premier acteur à en avoir fait les frais en renonçant, quelques jours après l’annonce de l’enquête de la CMA, à une opération de rachat initiée en septembre 2023.

En effet, à l’issue de cette enquête, la CMA pourra prononcer un large éventail de mesures correctives contraignantes, telles que l’obligation de fournir certaines informations aux consommateurs, la possibilité d’imposer des frais de prescription maximaux ou encore l’ordre de vendre ou céder une entreprise ou des actifs.

A suivre de près donc…

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