Sanction d’une pratique de remises fidélisantes par la SNCM
Dans un jugement du 4 février 2014, le Tribunal de commerce de Marseille avait débouté Rocca de l’ensemble de ses demandes.
Dans son arrêt du 22 octobre 2015, la Cour d’appel de Paris a considéré, au contraire, que les ristournes en cause ont eu pour conséquence de favoriser les transporteurs s’engageant à augmenter leur volume « alors même que des transporteurs confiant un volume plus important en étaient exclus, et de léser les transporteurs ayant déjà acquis une certaine taille et étant déjà en relations avec la SNCM ». En conséquence, la SNCM, qui dispose d’une position dominante sur le marché des liaisons maritimes entre Marseille et la Corse, a abusé de cette position et de la situation de dépendance économique dans laquelle se trouvait Rocca, selon la Cour.
S’agissant par ailleurs du préjudice de Rocca, la Cour d’appel a estimé que « celle-ci a été désavantagée sur le plan, concurrentiel en ayant des coûts supérieurs et qu’elle a ainsi perdu une chance de conquérir de nouveaux clients » et a évalué le montant de son préjudice à 50 000 euros.